M'écoutes-tu quand je te dis.....
L'entourage, quelques fois, ne sais pas trop comment réagir et
s’empresse d’offrir en cadeau un animal. Sois, parce qu'il ne comprend
pas, sois parce qu'il ne veut pas voir la personne endeuillée souffrir.
Dans le tourbillon de la vie on n'a plus la patience d'attendre que
l'endeuillé vive son deuil à son rythme. On lui met des limites de temps
encore davantage quand il s'agit de la perte d'un animal de compagnie.
Si vous pensez que d’offrir un nouvel animal en cadeau va tout régler!
C'est une grande erreur!
Il y a un impact sur la personne qui vient de perdre son animal de
compagnie. Elle n'est absolument pas prête à recevoir un tel cadeau au
lendemain du décès. C'est aussi valable pour l'enfant que pour la
personne âgée. En agissant ainsi vous retardez le processus de deuil,
vous étouffez sa souffrance qui va se blottir tout au fond de son
intérieur et cette souffrance un jour ou l'autre va se manifester.
L'endeuillé va se sentir incompris par ce geste, même insulté. Il peut
faire semblant d'aimer le nouvel animal pour ne pas déplaire son
entourage. Mais cela va ce faire dans une grande détresse émotionnelle.
Pour l'enfant (selon l'âge), l’adolescent, l’adulte et les personnes
âgées, ce cadeau pourrait être perçu comme une trahison envers leur
animal décédé.
Avant d'offrir un tel cadeau qui est rempli de bonnes intentions,
parlez-en avec la personne concernée. Ne pensez pas que vous allez
ramener la paix dans votre foyer ou que vous allez soulager la
tristesse, le chagrin et le vide. Que la joie va régner et qu’une
stabilité va s’y installer. Dans la plupart des cas, c'est le contraire
qui arrive s’il n’y a pas de communication.
Je ne compte plus combien de fois j'ai reçu de tels commentaires. En
voici un parmi tant d'autre:
J'aurais espéré que le vide laissé
par la disparition de Macho s'améliore au fil des jours. Les gens dans
mon entourage me disent "ressaisis-toi, c'est juste un chien", alors je
vis avec la honte de ressentir une si grande peine
Il est difficile de parler de deuil sans parler d'attachement . Il y a
deux sortes d'attachements. Il y a l'attachement de l'ordre de l'amitié
et l'attachement de l'ordre de la fusion. Dans l'attachement fusionnel,
il y a l'affection (enfants -parents) et la passion dans l'amour (Monbourquette,1999).
Les scientifiques reconnaissent que l'animal de compagnie peut être une
source d'amour inconditionnel, de réconfort, de sécurité et de stabilité
(Thériault, 2000).
J'ai remarqué lors de mes sorties avec mon animal de compagnie que les
contacts sociaux étaient facilités. Je pouvais mieux m'intégrer,
m'exprimer dans un groupe en présence de mon animal. Je ressentais une
certaine sécurité. Zirka avait cette possibilité de briser mon isolement
et m'apporter du plaisir au quotidien. Selon Weiss (1982), cité par
Guberman et al. (1993) dans Thériault 2000), il y a deux types
d'isolements : Émotionnel et social, et chacun mène à la solitude.
Albert et Bulcroft (1988), cités dans Sable (1995) ont examiné le rôle
émotionnel et psychologique des animaux de compagnie. Il ressort que les
animaux de compagnie sont considérés comme membres importants de la
famille. Ils ont noté que l'attachement à l'animal de compagnie est
particulièrement important chez les personnes seules parce qu'il exige
et offre de l'affection et en ce sens, il est un substitut émotionnel et
un support moral durant les périodes difficiles en offrant une
compensation, un réconfort et une impression de compréhension (Gerwolls
(1990) dans Sable, 1995 ; Harris (1997) dans Lavergne, (1998) ;Keddie
(1977), McCulloch (1981), Rynearson (1978), Sable (1991), Stewart
(1983), dans Sable, (1995), dans Thériault, 2000)
Lorsque vous voyez quelqu'un qui perd un être, même un petit animal, la
question à vous poser c'est
"qu'est-ce que représentait cet être pour lui?" Il ne faut pas
juger, ne pas se dire par exemple
"il a perdu son chien, après tout, un chien c'est un chien !".
Non, c'était son compagnon et son ami.
Il faut donc faire attention lorsqu'on juge un deuil. C'est très
subjectif, le deuil. Il faut se mettre un peu dans la peau de la
personne et se demander ce que représentait pour elle, l'être disparu
*(Traverser le deuil et vivre. Conférence du Père Monbourquette 1999)
*
http://www.saint.germain.free.fr/conferences/conferences99/deuil/deuilmonbour.htm
Vous pouvez consulter l'étude exploratoire de José Thériault, Aout 2000
qui m'a servi de source de référence. Ainsi que son annexe F : Tableau
comparatif des réactions suscitées par la perte de son chien-guide
versus celles suscitées par la perte d'un animal de compagnie, p.71. Sur
le site de Mira.
http://www.mira.ca
Deuil de séparation et implications
psychologiques suscitées par le renouvellement d'un chien-guide
José Thériault, Université Laval, Québec, août 2000.
Les résultats de cette étude font donc ressortir des différences
appréciables entre le deuil suivant la perte de son animal de compagnie
versus le deuil suivant la perte de son chien-guide.
http://www.mira.ca/content/r1.html
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