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Toute la vérité sur les animaux que vous achetez en animalerie
"Vous désirez acquérir un chiot
Vous ne
connaissez aucun éleveur et il vous parait de toutes manières évident qu'un
chien s'achète en animalerie,
de façon à avoir le choix, d'une part, mais également dans un souci pratique et
de proximité.
Vous trouvez les chiots craquants et repartez avec l'une de ces boules de poils.
Félicitations !
Sans le savoir, vous venez de participer au troisième plus gros trafic entre les pays de l'Est et le territoire français.
Sans le savoir, vous venez de participer à l'hécatombe de centaines de milliers de chiens chaque année.
Sans le
savoir, vous venez d'acquérir un chiot qui développera, au mieux, des problèmes
comportementaux,
au pire, des maladies incurables et/ou foudroyantes.
Maintenant vous savez. "Changez"....
ANIMALERIES:
Ces petits
êtres derrière leur vitrine, qui font craquer des milliers de français tout
au long de l’année, sont pourtant les malheureuses victimes de trafics
inadmissibles en provenance des Pays de l'Est. Nos voisins belges ne
semblent d’ailleurs pas éprouver trop de remords en leur délivrant des
papiers européens en règle. Le taux de mortalité, chez ces animaux trop
jeunes et souvent non sevrés, est extrêmement élevé pendant leur périple
vers la frontière belge, écrasés dans des containers, et après, avant
l'arrivée en animalerie... ou chez vous.
Noël est
une aubaine pour les marchands de chiens. La demande est, en période de
fêtes, la plus forte de l'année. Elle signera encore la mort de milliers de
bébés animaux. Le plus incroyable, c'est qu'il ne tient qu'à nous que cesse
l'hécatombe. |
L'
écriture de ce dossier sur les animaleries fut difficile. J'ai souvent du
prendre beaucoup de recul en écoutant des témoignages de victimes, des
appels au secours de familles flouées et il m'a été très dur de décortiquer
des rapports d'autopsies de chiots partis dans d'abominables souffrances.
Plus encore, de voir des photos d' élevages industriels se souciant peu des
protocoles, vu l'abominable état de géniteurs enfermés dans des cages
minuscules pour fournir la formidable demande du marché français .
C'est près de 300 pages de plaintes et de courriers, de témoignages, que
j'ai réunis avec l'aide inestimable de l'association One Voice.
|
Le 19 juillet de cette année, Laurence achète un chiot de type Westie dans une animalerie niçoise pour faire plaisir à ses enfants. Le chiot tousse un peu mais la vendeuse leur conseille de lui donner du sirop.
Quelques
jours plus tard, la petite famille se décide à amener le chiot chez le
vétérinaire qui diagnostiquera une gale d'oreille, la présence de vers et
une forte toux du chenil. Le chiot meurt par asphyxie dans la nuit du 2 au 3 août dans les bras du mari de Laurence qui la réveille en larmes.
Le
vétérinaire découvrira dans la cage thoracique une cyanose des muqueuses et
des lésions de broncho-pneumonie infectieuse. Laurence, qui avait acheté en toute confiance ce chiot dont les papiers lui semblaient en règle, n’apprendra que bien après qu’il venait de Belgique, principale plaque tournante des trafics de chiens en provenance des Pays de l’Est.
L’affaire
est révoltante mais malheureusement très courante. Le Rungis de la gent canine et féline à prix discount
photos One Voice
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Une marchandise pas toujours vivante…
L’horreur n’est pas encore à
son comble Outre le fait que de nombreuses zones sont encore infestées par la rage dans les pays exportateurs et que les chiots ne reçoivent aucun vaccin anti-rabique et ne subissent pas de quarantaine, ils sont de surcroît importés en France trop jeunes, et présentent souvent des maladies extrêmement contagieuses, fréquentes dans les chenils et élevages surpeuplés ou insalubres. La toux de chenil, la maladie de carré, l’infestation par les vers et les gales sont les plus courantes et peuvent être fatales pour le nouvel arrivant. Malformations, dysplasies, problèmes cardiaques et respiratoires, sont également monnaie courante. Mais il en est de moins faciles à
déceler : il y a les maladies de l’âme, celles du chiot qui a été séparé
d’une génitrice devant mettre bas portée sur portée pour être rentable. Les cas sont légions, tout comme les clients bernés, déçus par une justice qui ne peut les entendre face à des fournisseurs surprotégés par une loi clairement de leur coté. Ainsi, ce sont des centaines de
plaintes qui sont déposées chaque année et seront pour la grande majorité
classées sans suite. Une goutte d’eau lorsque l’on sait que la plupart des
adoptants floués ne portent pas plainte ou acceptent un échange standard
comme on changerait une cocotte minute qui fuit. Véronique, bénévole dans un refuge
de l’Essonne, explique qu’elle héberge de nombreux cas de chiens
d’animalerie abandonnés suite à ce type de problème. Pour elle, la
répétition du problème vient du fait que les gens « oublient » toutes les
mises en garde et les encarts journalistiques dès qu’ils passent devant une
vitrine où s’ébattent les petits bouts tout craquants. La charte adoptée par les « hypermarchés » du chien
Quant aux
grandes surfaces du chien qui promettent de ne pas vendre de chiens
d’origine Est-européenne, ne nous enthousiasmons pas. Voilà ce que vous risquiez d’acheter dans une grande enseigne bordelaise très réputée il y a quelques mois : un dalmatien prognathe, un bulldog de 4 mois qui semble en avoir 2, un dogue argentin aussi taché qu’un dalmatien, un boxer cryptorchide à 900€ … Rien qui ne puisse effrayer le néophyte passant par le rayon animalerie, un pot de Géranium sous le bras.
La solution du problème est entre plusieurs mains : celles des législateurs belges qui ouvrent impunément leurs frontières et déroulent le tapis rouge aux trafiquants de toutes sortes, et des pouvoirs français qui devraient renforcer les contrôles dans un premier temps, et établir de nouveaux décrets quant à l’importation de chiens de l’Union Européenne… Ce qui semble malheureusement compromis sans aller à l’encontre des accords de Schengen.
Donc elle
réside surtout dans celles des consommateurs : vous et moi.
Vous pensez sortir un chien de l’Enfer, vous en
précipitez dix. Préférez l’élevage sérieux, professionnel ou amateur, qui ne commercialise que votre race préférée et qui ne vend pas forcement ses chiens LOF plus cher qu’en animalerie, ou, si votre porte-monnaie crie famine ou si le cœur vous en dit, passez donc faire un tour au refuge le plus proche. Vous y rencontrerez nombre de compagnons attachants et fidèles qui n’auront pas eu la chance de rencontrer plus tôt un maître tel que vous, et qui méritent autant, sinon plus, l’amour que vous leur porterez.
Sandrine Anzagoth Cet article a été publié dans Top Dogs magazine au mois de Novembre 2002 |
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